Chellala-Dahrania
À 140 km d’El-Bayadh et 74 km de Aïn-Sefra, Chellala-Dahrania fait partie de la quarantaine de ksour (villages fortifiés ; sg. : ksar) des monts du même nom. Les monts des Ksour forment la partie occidentale de l’Atlas saharien, qui s’étend de la frontière algéro-marocaine au djebel Ammour, Monts des Ksour, Algérie
575 H / 1180 J.-C.
Idrisside
Moulay Youssef.
Le ksar est entouré d'un rempart constitué par les habitations elles-mêmes. Son plan épouse approximativement la forme d'un trapèze avec les rues principales partant en étoile à partir de la djemaa, la place de l'assemblée. Outre la mosquée et la djemaa, les équipements remarquables sont : l'école coranique attenante à la mosquée, la mahkama (palais de justice), la zaouïa Moulay Abdelkader Djillali, le maqam de Sidi Slimane, le hammam Masiria, la maison des gens de passage, les portes, les sources et bassins, le canal souterrain passant sous le ksar…
Construite selon un plan plus ou moins triangulaire, la mosquée se compose de cinq travées orientées nord-sud et divisées par quatre rangées de cinq, quatre, trois et deux piliers. Le mihrab est à cinq côtés. Un évidement à deux marches tient lieu de minbar. Le minaret quadrangulaire est orné d'un bandeau qui se déploie jusqu'à mi-hauteur ; la terrasse porte quatre merlons d'angle ; le sommet du lanternon, avec sa coupole, culmine à quinze mètres. Pour l'éclairage diurne de la travée centrale, la terrasse bénéfice d'un lanterneau surmonté d'une coupole. Comme toutes ses homologues des ksour de la région, la mosquée de Chellala-Dahrania, qui est d'ailleurs la plus ancienne, impressionne par son extrême simplicité, qui en fait aussi toute la beauté.
La djemaa, de forme irrégulière, est bordée de banquettes en maçonnerie de pierres adossées aux murs. Les maisons sont toutes à un niveau, voire deux (rez-de-chaussée et un étage) ; outre les chambres et commodités, elles jouissent d'une cour et d'une terrasse accessible.
Le ksar comprend la djemaa, la mosquée, l'école coranique, la mahkama, la zaouïa, le maqam de Sidi Slimane, le hammam, la maison d'hôtes, les bassins… Les rues principales partent de la place de la djemaa, bordée de banquettes adossées aux maisons qui, toutes sur un niveau, jouissent de cours et terrasses. La mosquée sub-triangulaire comporte cinq travées et quatre nefs qui se rétrécissent en fonction de l'angle. Le minaret quadrangulaire est couronné d'un lanternon surmonté d'une coupole.
“Selon la tradition orale, et des généalogies remontant aux chorfa idrissides, ce ksar aurait été fondé vers 1180 par Moulay Youssef et la deuxième génération en ligne directe après Idris II [m. 212/828]” (F. Cominardi).
Camps, G., “Aux origines de la Berbérie. Massinissa ou le début de l'histoire”, Libyca, t. VIII, 1er sem. 1960.
Cominardi, F., “Au cœur des monts des Ksour : le Ksar de Chellala-Dahrania”, HTM, revue d'architecture et d'urbanisme, n° 2, Alger, juin 1994.
Ibn Khaldoun, A., Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique du Nord, trad. De Slane, Paris, 1978.
Ali Lafer "Chellala-Dahrania" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01;32;fr
N° de travail MWNF : AL 41