Église Saint-Étienne
Oum al-Rasas, ancienne Mayfa’a ou Mefaa, Jordanie
99-138 de l’Hégire / 718-756 J.-C
“Staurachios, fils de Zada”, mosaïste d’Hisban.
Le site d'Oum al-Rasas se trouve à 30 km au sud-est de Madaba. Ses vastes ruines se composent d'un castrum (camp fortifié romain) rectangulaire de 158 x 139 m comprenant quatre églises et un quartier ouvert au nord dans lequel huit autres églises ont été repérées.
L'église Saint-étienne, qui faisait partie d'un vaste complexe monastique, a été fouillée à l'été 1986. Son plan basilical consiste en une nef flanquée de deux ailes. L'accès se faisait par l'entrée principale à l'ouest ou par deux portes le long du mur méridional. L'église est d'un grand intérêt à la fois pour ses multiples inscriptions et la richesse de son pavement en mosaïque.
Une inscription dédicataire sur la marche du presbytère est datée de l'an 99 H / 718 J.-C. Elle retranscrit l'ancien nom d'Oum al-Rasas — Mayfa'a ou Kastron Mayfa'a — et prouve l'existence d'une communauté chrétienne organisée, administrée par un évêque, un diacre et un clergé local longtemps après l'arrivée des Arabes musulmans.
Une seconde inscription, dans l'abside, est datée de l'an 138 H / 756 J.-C., l'année de la pose du décor géométrique en ovales. Elle mentionne le nom du mosaïste, “Staurachios fils de Zada”, d'Hisban, premier artisan dans ce domaine dont le lieu d'origine nous soit connu.
Si les représentations des bienfaiteurs, de scènes de chasse, de la vie pastorale ou agricole qui constituent la partie centrale de la mosaïque de la nef ont été systématiquement défigurées par les iconoclastes, le double encadrement qui les entoure est resté intact. On y trouve un certain nombre de vignettes de villes de Jordanie et de Palestine, chacune accompagnée de son nom en grec. Le cadre intérieur, décoré de scènes nilotiques montrant des oiseaux, des poissons et des plantes aquatiques, des bateaux, et des garçonnets pêchant ou chassant, illustrent également dix villes du delta du Nil.
L’église Saint-Etienne d’Oum al-Rasas est l’un des éléments d’un vaste complexe monastique. Une inscription dans la mosaïque est datée de 99 H / 718 J.-C. Elle livre l’ancien nom d’Oum al-Rasas, Mayfa’a ou Kastron Mayfa’a, et prouve l’existence d’une communauté chrétienne organisée longtemps après l’arrivée des Arabes musulmans. Une autre inscription, datée de 138/756, l’année de la pose du décor géométrique, mentionne le nom du mosaïste, Stauriachos fils de Zada, d’Hisban. La mosaïque de la nef porte un certain nombre de représentations de villes de Jordanie et de Palestine, chacune accompagnée de son nom en grec. Elle illustre également dix villes du delta du Nil.
Inscriptions en grec figurant dans le sol de mosaïque.
Piccirillo, M., The Mosaics of Jordan, Amman, 1993, pp. 36-37 ; 233 ; 238-239.
Piccirillo, M. et Alliata, E., Umm Al-Rasas – Mayfa'ah I: Gli scavi del complesso di Santo Stefano, Jérusalem, 1994.
Schick, R., The Christian Communities of Palestine from Byzantine to Islamic Rule, Princeton, New-Jersey, 1995, pp. 472-474.
Ghazi Bisheh "Église Saint-Étienne" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;jo;Mon01;32;fr
N° de travail MWNF : JO 32
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