Oum al-Jimal
Mafraq, Jordanie
Premier quart du IIe siècle de l’Hégire (première moitié du VIIIe siècle J.-C.)
Fin de l’empire romain – byzantine – omeyyade
Oum al-Jimal, dont le nom signifie “Mère des Chameaux”, se trouve en Jordanie orientale dans une région basaltique située à 90 km environ au nord-est d'Amman. L'étymologie du nom n'est pas claire. Ancien peuplement rural, c'est le plus connu des sites ayant une origine à la fois romaine, byzantine et omeyyade de cette partie de la Jordanie.
La rareté du bois dans la région explique l'utilisation quasi exclusive du basalte dur dans la construction. Les montants des portes et des fenêtres, les seuils et les linteaux sont tous taillés dans cette pierre. Le recours à ce matériau résistant et l'excellente qualité de la maçonnerie expliquent que de nombreux bâtiments se soient maintenus dans un état de conservation étonnant. Certaines maisons de deux ou trois étages sont encore debout, ainsi que plusieurs tours encore plus élevées. Le recours à la pierre a également conduit à un système de couverture original : l'assise en tas-de-charge consistant en la pose de longues dalles de basalte sur des corbeaux. Pour des portées plus longues, des arches transversales étaient nécessaires. Les murs en blocs de basalte étaient de double épaisseur, le vide entre les deux parois étant comblé de gravats liés au mortier ou à l'argile.
Les complexes domestiques consistaient généralement en une cour équipée de mangeoires et d'abreuvoirs pour les animaux. Le rez-de-chaussée était généralement réservé au stockage et au bétail, les étages aux habitants. Des escaliers extérieurs en projection reliaient les niveaux supérieurs.
Depuis 1971, Oum al-Jimal a été l'objet d'une étude à long terme sur l'architecture, les fouilles et le contexte régional. La ville, qui s'étend sur une superficie de 800 x 500 m, était entourée d'un mur léger édifié au cours du dernier quart du IIe siècle H (VIIIe siècle J.-C.), comme l'indique une inscription latine trouvée dans les vestiges effondrés de la Porte de Commode. Derrière cette protection se trouvaient 128 complexes résidentiels, 14 églises, les vestiges d'un castellum (caserne), un praetorium (quartier général), un réservoir d'eau et des citernes souterraines.
Le site est par ailleurs riche en matériel épigraphique en nabatéen, grec, latin et safaïtique trouvé sur des pierres tombales de cimetières voisins intégrées dans les constructions. Certaines inscriptions sont bilingues, en nabatéen et grec. Les noms cités sont à prédominance arabe, par exemple Asad, Aretas, Akrab, Zaboud. Autour de la ville se remarquent encore les traces d'anciennes délimitations de champs et de murs traversant une rivière. La plupart des constructions subsistantes datent des Ve et VIe siècles J.-C., période de la plus grande prospérité de la cité. Elle resta occupée tout au long de la période omeyyade jusqu'au milieu du IIe siècle H (VIIIe siècle J.-C.) puis fut abandonnée pour n'être repeuplée qu'au début du XXe siècle.
Oum al-Jimal est le plus connu des sites du nord-est de la Jordanie ayant une origine à la fois romaine, byzantine et omeyyade. En raison de la rareté du bois dans la région, le dur basalte local était utilisé comme matériau de construction. Ce facteur, ajouté à la grande qualité de construction, a amené l’ensemble à un excellent état de conservation ; certaines maisons de deux à trois niveaux aux toits en encorbellement et aux escaliers extérieurs en projection pour accéder aux étages supérieurs sont toujours debout. La ville comprend 128 complexes domestiques, 14 églises, des structures militaires et des installations sanitaires. Elle est également riche en matériel épigraphique portant principalement des noms arabes.
Analyse des inscriptions et résultats des fouilles archéologiques. Divers vestiges, en particulier des fragments de poterie, désignent la période omeyyade.
Butler, H. C., Architecture: Syria, publications de l'expédition archéologique de Princeton University en Syrie, Div. II, Sect. A, partie 3, Umm Idj-Djimal, Leyde, 1913.
De Vries, B., Umm El-Jimal: Gem of the Black Desert, Amman, 1990.
De Vries, B., “Umm El-Jimal: A Frontier Town and its Landscape in Northern Jordan”, vol. 1, Field work 1972–81, Journal of Roman Archaeology, Supl., Sér. 26, Portsmouth, 1998.
Ghazi Bisheh "Oum al-Jimal" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;jo;Mon01;7;fr
N° de travail MWNF : JO 07
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