Photographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Zishan SheikhPhotographie: Zishan SheikhPhotographie: Zishan Sheikh


Nom du Monument:

Takiyya al-Sulaymaniyya

Localisation:

Damas, Syrie

Date du Monument:

962-974 de l'Hégire / 1555-1557 J.-C.

Architecte(s) / maître(s) d’œuvre:

L’architecte turc Sinan ; le constructeur fut un Perse nommé Mullah Agha, en partie remplacé par des inspecteurs des chantiers impériaux turcs, dont l’un nommé Moustafa.

Période / Dynastie:

Ottomane

Commanditaire(s):

Sultan Soliman Ier “Le Magnifique” (r. 926-974 H / 1520-1566 J.-C.).

Description:

La takiyya al-Sulaymaniyya a été édifiée en même temps qu'une madrasa sur une prairie qui était un ancien terrain de manœuvre zenguide, le Maydan al-Akhdar, à 800 m à l'ouest de la vieille ville de Damas sur la rive sud du Barada. Sur ce lieu se dressait jadis Qasr al-Ablaq, le palais du sultan Baybars (r. 658-675 H / 1260-1277 J.-C.) où Timour résida lors de ses attaques contre Damas. La takiyya était une hostellerie pour l'accueil des pèlerins où ils pouvaient se restaurer gratuitement.
Le complexe est entouré d'un mur de clôture. À l'ouest se trouvait une vaste zone utilisée comme campement par les pèlerins. De l'entrée principale, à l'est, le visiteur pénètre par un escalier dans une vaste cour dont le bassin central rectangulaire sert de point de rendez-vous. La mosquée précédée par un double portique possède deux minarets, signe d'une fondation royale. Une rangée de cellules occupe chaque côté de la cour tandis que face à la mosquée se dresse l'imaret flanqué de deux longs réfectoires le long des murs est et ouest, chacun protégé par 14 coupoles. Entre eux se trouve une vaste cuisine précédée par un portique qui offrait sans doute de l'ombre à la file des pèlerins attendant de la nourriture, mais qui lui confère également une certaine splendeur. De chaque côté ouvrent deux salles plus petites à deux coupoles qui ont pu servir de grenier ou de salle à manger pour les responsables du pèlerinage. Au nord de l'imaret, le mur de clôture est percé d'une petite entrée réservée aux serviteurs et aux livraisons.
Après la conquête ottomane et jusqu'au milieu du Xe siècle H (milieu du XVIe sicèle J.-C.), les activités de construction locales – assez modestes – se poursuivirent dans le style traditionnel, ce qui illustre la tolérance des nouveaux souverains. Celle-ci se manifeste non seulement dans la réinstallation des gouverneurs mamelouks dans leurs fonctions, mais aussi par l'emploi de l'architecte damascène Shihab al-Din Ahmad ibn al-Attar qui, par exemple, fut appelé par le sultan Sélim Ier pour rénover la mosquée funéraire du célèbre soufi Ibn Arabi à Salihiyya. Les plans de la takiyya sont dus au grand architecte du sultan, Sinan (895-996 H / 1490-1588 J.-C.), qui ne supervisa pas personnellement les travaux, délégués à un architecte local. Des artisans locaux furent appelés. Ils ont laissé leur marque dans des détails du décor comme les rangées alternées de pierre noire et blanche pour les murs (style ablaq). Les carreaux en céramique sont caractéristiques de la production damascène, qui rappelle elle-même la tradition d'Iznik, mais dans des couleurs plus pâles. La situation de ce complexe au bord d'une importante place sur une grande route commerciale et de pèlerinage en fit une étape importante pour les pèlerins de tout l'empire et même d'au-delà. Il est de style typiquement ottoman. Ses portiques et la présence très visible de coupoles et de minarets en forme de crayon affirmaient la suprématie ottomane.

View Short Description

C'est à plusieurs centaines de mètres des portes de la ville que l'un des premiers sultans ottomans, Soliman le Magnifique (r. 926-974 H / 1520-1566 J.-C.), édifia cet hospice pour les pèlerins venus de tout l'empire qui se rassemblaient à Damas avant de poursuivre vers La Mecque. Le complexe comprend une mosquée, une cuisine, des dortoirs et une madrasa . Pour la première fois apparaissaient à Damas des caractéristiques ottomanes comme les minarets en forme de crayon ou les coupoles multiples, certainement interprétées alors comme des symboles de la suprématie ottomane. C'est la seule construction du Bilad al-Cham (Grande Syrie) conçue par le célèbre architecte turc Sinan.

Mode de datation:

Plusieurs sources arabes traitent des activités de construction de Soliman (voir Rihawi, 1957, p. 132, pour une liste détaillée de ces sources).

Bibliographie sélective:

Goodwin, G., A History of Ottoman Architecture, Londres, 1971.
Kafesçioğlu, C., “'In the Image of Rum': Ottoman Architectural Patronage in Sixteenth-century Aleppo and Damascus”, Muqarnas, 16, 1999, pp. 70-96.
Meinecke, M., “Die osmanische Architektur des 16. Jh”, Damaskus, Fifth International Congress of Turkish Art, Budapest, 1978, pp. 580-582, p. 590.
Rihawi, Abd al-Qadir, “al-Abniya al-Athariyya fi Dimashq 1: al-Takiyya wa-al-madrasa al-Sulaymaniyyatan bi-Dimashq [Les édifices archéologiques de Damas : la takiyya et l'école de Sulayman à Damas]”, Annales archéologiques de Syrie, 1957, pp. 125-134.
Wulzinger, C. et Watzinger, C., Damaskus, die islamische Stadt, Berlin-Leipzig, 1924.

Citation de cette page web:

Verena Daiber "Takiyya al-Sulaymaniyya" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;sy;Mon01;19;fr

Fiche rédigée par: Verena DaiberVerena Daiber

Verena Daiber has been a researcher at the German Archaeological Institute in Damascus since 2002, where she is preparing her Ph.D.thesis on 'Architectural and cultural history of Damascus in the 18th century'. She graduated from the Free University of Berlin where she studied Near Eastern archaeology and Arabic literature. In 1990 she obtained her MA degree with a study of medieval pottery from the citadel of Aleppo. She participated in numerous excavations in Sheich Hamad and Aleppo in Syria and Baalbek, Lebanon. She edited the third volume of the 'Raqqa' series, a compilation of studies conducted by several scholars on the site. Her latest publication is a study of the fine medieval pottery from Baalbek. In addition to her research she works as a translator for German and Arabic.

Édition: Mandi Gomez
Traduction par: Jacques Bosser (de l'anglais).
Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : SY 23

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