Photographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-RoumiPhotographie: Muhammad al-Roumi


Nom du Monument:

Khan al-Harir

Localisation:

Damas, Syrie

Date du Monument:

981 de l'Hégire / 1574 J.-C.

Période / Dynastie:

Ottomane

Commanditaire(s):

Darwich Pacha, gouverneur de Damas (979-981 H / 1571-1574 J.-C.).

Description:

Ce khan a été construit en 981 H / 1574 J.-C. sur ordre de Darwich Pacha, gouverneur de Damas. Il le fonda dans le cadre d'un waqf au bénéfice de la mosquée Darwichiyya. D'abord appelé Qaysariyyat Darwich Basha, il prit par la suite un nouveau nom en accord avec sa fonction, “Khan al-Harir”, le “caravansérail de la soie”.
Le bâtiment est de plan pratiquement carré. De 2 500 mètres carrés de surface, il compte 27 boutiques à toiture prises dans son mur extérieur. L'entrée centrale, au nord, donne accès à une cour ouverte de 300 mètres carrés environ entourée de deux rangées de pièces attribuées à l'origine à des ateliers et des négoces de soie. La cour est pavée de dalles de pierre rectangulaires et son centre est occupé par une fontaine. Réalisé dans le style des kahn damascènes de l'époque, l'ensemble se répartit sur deux niveaux. À l'intérieur, de chaque côté du portail central partent des escaliers conduisant à l'étage. Des chambres ouvrent sur les deux côtés. Celles orientées à l'est ne donnent que sur la cour. Toutes sont à plafond à voûtes en berceau ou d'arêtes. Au-dessus de l'entrée se trouvent trois pièces à voûte en berceau, l'une, donnant sur l'extérieur, était celle de la garde, tandis que celle donnant sur la cour était la salle du khanji, ou administrateur du khan. La couverture est constituée de 44 coupoles surmontant le corridor. Trois côtés du khan donnent sur des allées dont les murs sont traités en maçonnerie polychrome de style ablaq, trait caractéristique de l'architecture mamelouke-ottomane damascène.
Ce plan à cour centrale et fontaine est typique des caravansérails de l'ensemble du monde arabo-islamique. Il suit les principes ottomans traditionnels : une vaste cour et des galeries protégées de petites coupoles typiques. Il est à noter cependant qu'aucun khan ne subsiste à Damas qui permette de déterminer l'influence mamelouke sur ces structures commerciales ottomanes.
Par contraste avec les khan installés au bord des voies commerciales qui servaient à l'origine de lieux de repos et d'hébergement, les caravansérails urbains étaient des centres de commerce de gros. Le khan al-Harir remplissait plusieurs fonctions et réunissait logements, ateliers et comptoirs de vente des biens fabriqués sur place autant que des matières premières utilisées dans ses ateliers.
Inspirés par le haut niveau de qualité des réalisations des sultans, les notables locaux, en particulier les gouverneurs, lancèrent un programme de construction actif dès avant la fin du Xe siècle H (XVIe siècle J.-C.), concentré sur des projets de mosquées et annexes qu'ils édifièrent dans la partie ouest de la ville, et sur un certain nombre de khan au sud-ouest de la Grande Mosquée Omeyyade. Le khan al-Harir fut le premier grand caravansérail édifié à l'intérieur des murs de la ville. Sa construction marqua le début du développement des activités commerciales au sud-ouest de la Mosquée Omeyyade.

View Short Description

Ce caravansérail a été construit dans le cadre d'un waqf (fondation) établi au bénéfice de sa mosquée par l'un des premiers gouverneurs ottomans de Damas, Darwich Pacha. Il fut plus tard appelé Khan al-Harir (caravansérail de la soie) car il était spécialisé dans ce commerce. Cette énorme construction, au cœur du quartier commercial au sud de la Mosquée Omeyyade, occupe environ 2 500 ­mètres carrés et contient 27 boutiques couvertes autour d'une cour carrée. Les salles, voûtées d'arêtes, sont surmontées de petites coupoles de style typiquement ottoman.

Mode de datation:

L'inscription au-dessus de l'entrée mentionne à la fois le commanditaire et l'année de construction.

Bibliographie sélective:

Gaube, H., Arabische Inschriften aus Syrien, Beyrouth, 1978.
Pascual, J.-P., Damas à la fin du XVIe siècle, Damas, 1983.
Sack, D., Damaskus, Entwicklung und Struktur einer orientalisch-islamischen Stadt, Mayence, 1989, cat. numéro 4.34.
Weber, S., “The Creation of Ottoman Damascus: Architecture and Urban Development of Damascus in the 16th and 17th Centuries”, Aram, 9-10, 1997-1998, pp. 431-70.
Yahya, F., “Jard athari li-khanat Dimashq [Inventaire des Caravansérails de Damas]”, Annales archéologiques arabes syriennes, 31, 1981, pp. 67-106.

Citation de cette page web:

Verena Daiber "Khan al-Harir" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;sy;Mon01;20;fr

Fiche rédigée par: Verena DaiberVerena Daiber

Verena Daiber has been a researcher at the German Archaeological Institute in Damascus since 2002, where she is preparing her Ph.D.thesis on 'Architectural and cultural history of Damascus in the 18th century'. She graduated from the Free University of Berlin where she studied Near Eastern archaeology and Arabic literature. In 1990 she obtained her MA degree with a study of medieval pottery from the citadel of Aleppo. She participated in numerous excavations in Sheich Hamad and Aleppo in Syria and Baalbek, Lebanon. She edited the third volume of the 'Raqqa' series, a compilation of studies conducted by several scholars on the site. Her latest publication is a study of the fine medieval pottery from Baalbek. In addition to her research she works as a translator for German and Arabic.

Édition: Mandi Gomez
Traduction par: Jacques Bosser (de l'anglais).
Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : SY 24

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