Nom du Monument:

Souk des Chéchias (le marché des bonnets en laine)

Localisation:

dans la médina, Tunis, Tunisie

Date du Monument:

VIIe-VIIIe siècle de l’Hégire (XIIIe-XIVe siècle J.-C.

Période / Dynastie:

Hafside

Histoire:

La période de la fondation n'est pas précise, certaines sources écrites évoquent des émigrés morisques arrivés en 1017 et 1018 H / 1608-1609 J.-C., mais le souk de la Chéchia remonte beaucoup plus probablement à l'époque hafside, car les premiers émigrés andalous étaient nombreux et leur présence était importante au sein de la médina de Tunis.

Description:

Par son architecture, sa superficie et le nombre de ses magasins, le souk des Chéchias, divisé en Grand et Petit Souk, constitue, avec le souk des Parfumeurs (al-Attarine), l'un des souks nobles de la médina de Tunis à proximité de la vénérable mosquée de la Zitouna.

L'industrie de la chéchia a été florissante durant des siècles, notamment au début du XIXe siècle. Les notables de la ville de Tunis étaient les seuls à s'adonner à cette industrie lucrative ; ainsi, l'artisan fabricant de chéchias occupait une place importante dans la hiérarchie sociale.

Avec des colonnes variées et des arcades élancées, l'architecture de ce souk a toujours attiré l'attention des voyageurs étrangers. Sa construction n'a pas manqué de prendre en considération le facteur climatique, les matériaux utilisés et l'épaisseur des murs favorisant une température douce tout au long de l'année. Les ouvertures ménagées dans les toitures permettent l'aération et la pénétration de la lumière dans le souk. Chaque souk est formé d'une large allée bordée d'allées latérales étroites sur lesquelles s'ouvrent des ateliers et des boutiques couvertes de voûtes en briques pleines dessinant des espaces géométriques infinis.

Le soir venu, de grandes portes massives en bois se referment sur le souk pour protéger les magasins des vols éventuels. Les portes cloutées sont peintes de différentes couleurs et ornées de motifs calligraphiques.

La fabrication de la chéchia a donné naissance à toute une chaîne de répartition des tâches en Tunisie. Le tricot des bonnets se faisait à l'Ariana, la couture à el-Halfaouine (Tunis). Les centres de Battan (Tebourba) et de Jedaida étaient réputés pour le lavage des chéchias. Situés à proximité du fleuve Medjerda, ces lieux ont offert le cadre adéquat à l'énergie hydraulique alimentant les moulins à eau assurant le foulage des bonnets. Enfin, tandis que les habitants du village d'el-Alia se sont spécialisés dans la charronnerie, c'est à Zaghouan que la teinte rouge de la chéchia trouvait son éclat et sa brillance.

L'industrie de la chéchia a connu son apogée au XIXe siècle ; aujourd'hui, en dépit d'un recul incontesté, sa production subsiste. Elle s'adapte à la clientèle et constitue le produit artisanal le plus demandé par la clientèle touristique. Ainsi, le souk des Chéchias demeure toujours animé et plein de vie.

Un café traditionnel s'est installé depuis quelques années au beau milieu du souk, ce qui en augmente l'attrait.

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Par son architecture, sa superficie et le nombre de ses magasins, le souk des Chéchias constitue, avec le souk des Parfumeurs (al-Attarine), l'un des souks nobles de la médina de Tunis, à proximité de la célèbre mosquée de la Zitouna. L'apport des Andalous originaires d'Espagne à leur architecture a été incontestable.
L'industrie de la chéchia a connu son apogée au XIXe siècle. Aujourd'hui, malgré un recul incontesté, sa production subsiste et s'adapte à la clientèle ; la chéchia constitue le produit artisanal le plus demandé par la clientèle touristique.

Mode de datation:

La tradition orale et le contexte historique et architectural de la médina de Tunis ainsi que le rôle économique joué par les morisques dans le secteur permet de suggérer quelques repères chronologiques. Sources historiques, dont Brunschvig, La Berbérie orientale sous les Hafsides.

Bibliographie sélective:

Ben Mami, M. B, “Aswak madinat Tunus madjallat Ifrikiya” (“Les souks de la Médina de Tunis, Africa”), revue Silsilat Funun al takalid al-shabiyya, 1992, vol. 12, pp. 43-93.

Brunschvig, R., La Berbérie orientale sous les Hafsides, t. 2, pp. 231-232 et 276-282.

Ferchiou, S., Technique et société, la fabrication de la chéchia de Tunisie, Paris, 1973.

Citation de cette page web:

Mohamed Béji Ben Mami "Souk des Chéchias (le marché des bonnets en laine)" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;tn;Mon01;29;fr

Fiche rédigée par: Mohamed Béji Ben MamiMohamed Béji Ben Mami

Né le 27 janvier 1950 à Tunis, docteur en archéologie islamique, Mohamed Béji Ben Mami est directeur général de l'Institut national du patrimoine et vice-président de la Municipalité de Tunis. Il a restauré, sauvegardé et mis en valeur plus d'une cinquantaine de monuments de la médina de Tunis, dirigé les fouilles de grands sites islamiques et organisé diverses expositions relatives à la civilisation arabo-islamique.
Depuis 1996, il est vice-président de l'Union des historiens arabes et représentant de l'Union des archéologues arabes de Tunisie.
Mohamed Béji Ben Mami a pris part à divers congrès internationaux et publié plusieurs articles et ouvrages, parmi lesquels Tourbet el-Bey (Tunis, 2004) et Les médersas de la médina de Tunis (Tunis, 2005).

Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : TN 29

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