Bassins des Aghlabides
Kairouan, Tunisie
248 de l’Hégire / 862 J.-C.
Période abbasside
Abou Ibrahim Ahmed.
Les bassins aghlabides, aujourd'hui au nombre de deux, faisaient partie d'une quinzaine de bassins extra-muros qui alimentaient la ville en eau. Ils comptent parmi les ouvrages hydrauliques les plus importants de l'histoire du monde musulman. Ils ont valu à la ville son nom de “ville des citernes” et ont forcé l'admiration des voyageurs. Ils étaient alimentés par un astucieux système de drainage des eaux de pluie et des affluents de l'oued Merguellil qui se déversent dans la dépression environnante. Les eaux étaient captées par de petits barrages et un canal d'adduction qui les conduisait jusqu'au petit bassin. En 350 H / 961 J.-C., le calife fatimide al-Mouiz édifia un aqueduc pour capter les sources de Chréchira, à 40 km de Kairouan.
Il s'agit de deux bassins édifiés sur le même mode constructif. Ils sont en moellons, recouverts d'un enduit étanche. Les parois sont consolidées par des contreforts intérieurs et extérieurs qui s'alternent pour mieux résister à la pression de l'eau. Ceux-ci sont de forme semi-cylindrique et coiffés d'une demi-sphère, ce qui allie l'esthétique aux performances techniques.
Le système se compose de trois organes essentiels :
Le petit bassin, de 17 m de diamètre, est renforcé par 17 contreforts intérieurs et 26 extérieurs. Sa contenance est de 4 000 m3. C'est un bassin de décantation qui reçoit l'eau en premier. Là, elle est débarrassée des débris qu'elle charrie avant de se déverser dans le grand bassin.
Le grand bassin, de forme circulaire, mesure 128 m de diamètre et 4,8 m de profondeur ; sa contenance peut atteindre 57 000 m3. Il a fallu pas moins de 182 contreforts (118 extérieurs et 64 intérieurs) pour contenir la pression et garantir la viabilité de l'ouvrage destiné au stockage des eaux nécessaires à la vie de la ville. Au milieu du bassin s'élève un gros pilier polylobé, jadis surmonté d'une coupole et qui servait de pavillon de loisir.
Le long parcours des eaux se termine dans les citernes de puisage, constituées de deux réservoirs parallèles adossés perpendiculairement aux bassins. Elles sont couvertes de voûtes en berceau à arcs doubleaux soutenues par des piliers. Six ouvertures placées aux sommets des voûtes permettaient le puisage de l'eau.
Ce sont les ouvrages hydrauliques les plus célèbres du monde musulman. Ils faisaient partie d'une quinzaine de bassins qui se trouvaient extra-muros et qui approvisionnaient la ville de Kairouan. La majesté impressionnante de ces installations a valu à Kairouan au Moyen âge le nom de “ville des citernes”. Il s'agit de deux bassins de forme semi-cylindrique. Ils étaient alimentés par un astucieux système de drainage des eaux de pluies et des affluents de l'oued Merguellil qui se déversent dans la dépression environnante.
Sources historiques. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères.
Lézine, A., Architecture d'Ifriqiya, Recherche sur les monuments aghlabides, Paris, 1966.
Maouloud, K., Kairouan, Tunis, 2000, pp. 37-39.
Solignac, M. M., “Les installations hydrauliques de Kairouan et des steppes tunisiennes du VIIIe au XIe siècle”, t. X, Alger, 1953, pp. 187-192.
Jamila Binous "Bassins des Aghlabides" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;tn;Mon01;9;fr
N° de travail MWNF : TN 09
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