Grande Mosquée Zitouna
dans la médina, Tunis, Tunisie
248 de l’Hégire / 863 J.-C.
Fathallah, sous la direction de l’esclave abbasside de Nouçair.
Aghlabide-abbasside
L’émir aghlabide Abou Ibrahim Ahmed et le calife abbasside al-Moustaïn Billah.
L'édifice a gardé un pan de mur et une tour d'angle en gros appareil de pierre du IIIe siècle H (IXe siècle J.-C.). L'histoire de l'édifice est riche et complexe. Certaines sources attribuent sa fondation à Abdallah ibn al-Habhab (116 H / 734 J.-C.), mais les faits indiquent que c'est Hassan ibn Nooman qui édifia le monument en 84 H / 704 J.-C.
Les investigations confirment que la Grande Mosquée de Tunis fut construite sur les vestiges d'une basilique chrétienne, ce qui conforte les échos de la légende rapportés par Ibn Abi Dinar. La mosquée fut entièrement reconstruite par des émirs aghlabides en 248 H / 863 J.-C. Une inscription qui court sur la base de la coupole du mihrab indique que l'esclave du calife abbasside Nouçair dirigea les travaux exécutés par l'architecte Fathallah.
Le bâtiment de la Zitouna constitue un important point défensif tourné vers la mer, deux tours de contrôle subsistent toujours dans les angles nord-est et sud-est.
La mosquée Zitouna reprend la typologie de celles de Cordoue et de Kairouan : une vaste cour précède une salle hypostyle en pierre à plafond en charpente. Celle-ci, de forme rectangulaire (56 x 24 m), couvre une superficie de 1 344 m2. Près de 160 colonnes et chapiteaux antiques délimitent 15 nefs et 6 travées. Il est évident que ce matériel antique provient des ruines de Carthage.
La nef médiane et la nef transversale du transept sont plus larges que les autres (4,80 m au lieu de 3 m). Elles se croisent à angle droit au devant du mihrab, réalisant une figure en T. Le mihrab est précédé d'une coupole à cannelures et tambour octogonal sur base carrée. Elle porte une inscription l'attribuant au calife abbasside al-Moustaïn. La salle est couverte d'une charpente à solives.
La cour, de forme trapézoïdale, a reçu une galerie circulaire au IVe siècle H (Xe siècle J.-C.). De ce fait, la galerie-nartex a occulté l'inscription coufique du (IXe siècle J.-C.) qui règne encore sur la façade sous la galerie. La coupole de l'entrée porte un décor fourni où alternent en assises la pierre ocre et la brique rouge. La profusion de niches qui couvrent entièrement la base carrée et le tambour octogonal la rattache à l'art fatimide.
Si la galerie-narthex repose sur des colonnes et des chapiteaux antiques, les trois autres galeries reposent sur les colonnes à chapiteaux composites en marbre blanc directement importés d'Italie au cours d'une campagne de travaux conduite sous le ministre Khaznadar au milieu du XIXe siècle.
Le minaret carré s'élève à l'angle nord-ouest de la cour édifiée en 1894. Il mesure 43 m de hauteur et reprend la décoration du minaret almohade de la mosquée de la Casbah faite d'entrelacs en pierre calcaire sur fond en grès ocre.
Douze portes s'ouvrent sur les souks. Deux retiennent l'attention : la porte de l'imam, sur le mur de la qibla, encadrée d'un linteau et de piédroits romains en marbre sculpté ; et une porte donnant à l'ouest, datée par une inscription. La façade est a été flanquée d'une cour à colonnade et chapiteaux hafsides.
Située au cœur de la médina, la “mosquée de l'Olivier” est le plus vaste et le plus vénérable sanctuaire de la ville de Tunis. Sa fondation se confond avec celle de la cité. L'histoire de l'édifice est riche et complexe, mais nous devons l'essentiel du monument au prince aghlabide Abou Ibrahim Ahmed. Objet de plusieurs agrandissements et réaménagements, la Zitouna constitue un ensemble imposant. Au VIIe siècle H (XIIIe siècle J.-C.) fut élevé le portique suspendu qui domine le souk des fruits secs, composé d'élégants arcs en fer à cheval reposant sur des colonnes à chapiteaux de style hafside laissant apparaître de beaux plafonds en bois peints.
Sources historiques et littéraires, inscriptions.
Ben Achour, M. A, Djami al Zaytouna, al-ma lamu wa ridjaluhu (La mosquée Zitouna, le monument et ses hommes), Tunis, 1991.
Daoulatli, A., Al-Zaytouna, ashrat kurun min al-fann al-mi mari al tunusi (La Zitouna, dix siècles d'architecture tunisienne), Tunis, 1996.
Golvin, L., Essai sur l'architecture religieuse musulmane, Paris, 1970, pp. 150-160.
Marçais, G., L'architecture musulmane d'Occident, Paris 1954, pp. 22-24.
“Notes sur les coupoles de la Grande Zitouna de Tunis”, Revue de l'Occident musulman et la Méditerranée, 1966, pp. 95-105.
Mohamed Béji Ben Mami "Grande Mosquée Zitouna" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;isl;tn;mon01;1;fr
N° de travail MWNF : TN 01
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