Stèle prismatique d’Ibrahim
Rabat, Maroc
Musée des Oudayas
490-541 de l’Hégire / 1097-1147 J.-C.
D. 4409
Marbre blanc d’Almeria, sculpté et excisé.
H. 14,5 cm, L. 90 cm, l. 21 cm
Almoravide
Un atelier de marbrier d’Almeria (Andalousie).
Sous-sol de la première mosquée du monarque almohade Abdelmoumen dite première Koutoubiya.
Cette stèle funéraire prismatique, dont le marbre viendrait d'Almeria, présente une brisure à une extrémité. Elle semble avoir été exécutée pour une notabilité de l'époque, comme il était de coutume pour cette forme de stèle réservée aux personnages de haut rang. Une inscription couvre, sur une seule ligne, les deux faces et les deux sections triangulaires. Sur la première face sont sculptées en relief la besmala et la tasliya,salutations au prophète et à ses proches. Sur la section est proclamée l'unicité de Dieu. Sur la seconde face est mentionnée l'identité du défunt : “ceci est la tombe (…) [d'] Ibrahim le marqué par la teigne (…)”, suivie d'une formule pieuse courante sur les inscriptions de l'Espagne musulmane : “que Dieu lui fasse miséricorde et à ceux qui l'invoqueront pour que Dieu ait pitié de lui”. La brisure de l'extrémité, qui comportait la fin de l'inscription, prive la stèle de sa date d'exécution. Les très hautes hampes des caractères coufiques se terminent en s'élargissant en biseau, se rapprochant ainsi des lettres des inscriptions d'Almeria et de Gao (Niger). Les vides du champ épigraphique sont meublés d'un fin rinceau ondulé à double tige portant des feuilles et des bourgeons. Par sa formulation pieuse et son style d'écriture, cette stèle, qui est le seul exemplaire almoravide découvert à ce jour au Maroc, rappelle les stèles d'Almeria datées de la première moitié du VIe siècle H (XIIe siècle J.-C.). C'est ce qui suggère l'œuvre d'un atelier de cette ville. Par sa décoration florale, elle est également à rapprocher de la chaire almoravide de la Grande Mosquée d'Alger, datée de 490 H / 1097 J.-C.
View Short DescriptionSur l'une des faces de cette stèle sont sculptées la besmala et la tasliya ; sur l'autre est mentionnée l'identité du défunt. Il s'agit de l'unique stèle almoravide découverte à ce jour au Maroc. Par sa formulation pieuse, son style d'écriture coufique et ses décors végétaux, elle rappelle les stèles d'Almeria.
1.– La couche dans laquelle l'objet a été découvert, sous les fondations d'un des piliers de la première mosquée almohade de Marrakech, construite en 541/1147, fournit le terminus ante quem. 2. – La comparaison de son style d'écriture avec celui de certaines stèles d'Espagne et de Gao (Niger), datées de 536/1142, ainsi que la comparaison de son décor floral avec celui de la chaire almoravide d'Alger (490/1097), donnent le terminus post quem.
Objet de fouille.
Lieu où l'objet a été découvert.
Lévi-Provençal, é., Inscriptions arabes d'Espagne, Paris, 1932.
Marçais, G., “La chaire de la grande mosquée d'Alger”, Hespéris, 1921, IV, pp. 359-383 et 1926, IV, pp. 419-422.
Marçais, G., L'architecture musulmane d'Occident, Paris 1954.
Meunié, J. et Terrasse, H., Recherches archéologiques à Marrakech, Paris, 1952.
Sauvaget, J., “Les épitaphes royales de Gao”, Al-Andalus, vol. XIV, fasc. 1, 1949, pp. 123-141.
Naima El Khatib-Boujibar "Stèle prismatique d’Ibrahim" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;ma;Mus01_B;37;fr
N° de travail MWNF : MO 55
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