Nom de l’Objet:

Dinar (solidus)

Localisation:

Rabat, Maroc

Musée conservant l’objet:

Musée numismatique de Bank Al-Maghrib

About Musée numismatique de Bank Al-Maghrib, Rabat.

Propriétaire d’origine :

J.D. Brèthes

Date de l’objet:

98 de l’Hégire / 715-716 J.-C.

N° d’inventaire Musée:

4

Matériau(x) / Technique(s):

Or moulé et frappé.

Dimensions:

Ø 1,2 cm, poids 4,28 g

Période / Dynastie:

Omeyyade

Atelier / Mouvement:

Atelier de frappe, Ifriqiya (Tunisie).

Description:

Ce dinar en or de bonne et belle facture est parmi les premières monnaies omeyyades, et des plus originales. Émise en Ifriqiya sous le règne de Sulayman fils de Abd al-Malik, elle présente les caractéristiques instaurées par son père en matière de monnayage : institution du dinar comme devise officielle, abolition des représentations iconographiques et usage exclusif de l'épigraphie arabe. C'est ainsi qu'aux endroits les plus visibles de la monnaie – le centre de la face et du revers – sont inscrites, comme le voulait la règle de l'époque, les professions de la foi islamique en caractères coufiques archaïques : “La ilaha illa allah” (Il n'est d'autre dieu que Dieu) et “Mohamed Rassoul Allah”(Mohamed est le Prophète de Dieu). Cependant, contrairement à l'usage en vigueur, les légendes circulaires de la face et du revers sont écrites en caractères latins abrégés, comme sur les monnaies byzantines d'Afrique : sur le pourtour de la face sont précisés la valeur monétaire de la pièce, “Solidus” (dinar), le lieu de frappe, “Feritus in Africa”(fait en Afrique)et l'année hégirienne d'émission, “Anno : XCVIII” (année 98). Les légendes circulaires du revers proclament en caractères latins l'unicité de Dieu : “In nomine Domini”(Au nom de Dieu), Non Deus Nisi Solus Deus”(Il n'est de dieu que le Dieu unique),“Non Deo Socius”(Dieu n'a pas son pareil).Ce qui prouverait qu'à cette époque la province d'Ifriqiya n'était pas complètement arabisée et qu'il existait encore des populations non islamisées qui ne parlaient que le latin. C'est sans doute ce qui a obligé les autorités des lieux, les gouverneurs nommés par les Omeyyades, à frapper des dinars à légendes latino-arabes et à utiliser une autre langue que l'arabe pour diffuser la profession de foi musulmane. La monnaie, objet utilitaire de commerce, était ainsi exploitée au profit de la propagande religieuse.

View Short Description

Ce dinar suit les règles instaurées pour le monnayage musulman : les représentations iconographiques sont proscrites, la profession de foi est inscrite en arabe, mais le latin est conservé pour indiquer la valeur de la monnaie, sa date et l'unicité de Dieu. Ce bilinguisme utilisé à des fins de propagande fait l'originalité de la pièce.

Comment date et origine ont été établies:

L'année figure en chiffres romains sur le pourtour du côté face du dinar.

Mode d’acquisition par le musée:

Dinar acheté par la Banque du Maroc (Bank al-Maghrib), avec la totalité des pièces marocaines de la collection Brèthes. Ce numismate éclairé qui habitait le Maroc durant la première moitié du XXe siècle avait constitué une importante collection de monnaies trouvées sur le sol marocain et qui retracent toute l'histoire du Maroc depuis les périodes antiques jusqu'en 1940.

Mode d’établissement de la provenance:

L'inscription circulaire de la face renseigne sur le lieu d'émission de la monnaie.

Bibliographie sélective:

Brèthes, J.D., Contribution à l'histoire du Maroc par les recherches numismatiques, Casablanca, 1939.

Citation de cette page web:

Naima El Khatib-Boujibar "Dinar (solidus)" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;ma;Mus01_F;1;fr

Fiche rédigée par: Naima El Khatib-BoujibarNaima El Khatib-Boujibar

Archéologue et historienne de l'art, titulaire d'une licence en lettres (française), N. Elkhatib-Boujibar a également étudié l'archéologie et l'histoire de l'art à l'Institut d'art et d'archéologie de Paris, l'art islamique et la muséologie à l'École du Louvre (Paris), et suivi des cours à l'Institut d'ethnographie de l'Université de Neuchâtel (Suisse). Elle a occupé plusieurs postes de responsabilité, parmi lesquels directrice des Musées et de l'Archéologie, inspectrice générale des Musées et de l'Archéologie, déléguée régionale du ministère de la Culture.
Elle a dirigé un chantier de fouille durant 20 ans et enseigné à l'Institut national marocain des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP). Elle a organisé différentes expositions sur le patrimoine marocain, au Maroc comme à l'étranger, et animé des cycles de conférence, dont celui sur l'art islamique à la “Villa des Arts” à Casablanca.
N. El Khatib-Boujibar a publié différents articles sur le patrimoine archéologique, artistique et architectural marocain, mais aussi sur d'autres sites islamiques et sur les arts mobiliers. Elle a également participé à la rédaction du catalogue Musée Sans Frontières Le Maroc andalou, à la rencontre d'un art de vivre.

Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : MO 02

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