Photographie: Khalil NemmaouiPhotographie: Khalil NemmaouiPhotographie: Khalil NemmaouiPhotographie: Khalil Nemmaoui


Nom du Monument:

Madrasa Attarine

Localisation:

Ville ancienne-médina, Fès, Maroc

Date du Monument:

VIIIe siècle de l’Hégire (XIVe siècle J.-C.)

Architecte(s) / maître(s) d’œuvre:

Cheikh Abou Mohamed ben Kacem el-Mezouar.

Période / Dynastie:

Mérinide

Commanditaire(s):

Abou Saïd Othman (709-731 H / 1310-1331 J.-C.).

Description:

La période mérinide coïncidant avec un affaiblissement de l'influence du Maroc au plan régional, tant au Maghreb qu'en al-Andalus, l'œuvre des souverains se focalisa alors sur le territoire intérieur. Pour se donner une légitimité islamique, à défaut de jihad, d'importantes ressources furent consacrées à l'édification de bâtiments religieux, en particulier des madrasa, ces école de sciences islamiques qui servaient en même temps de lieu d'hébergement. à Fès, les cours étaient essentiellement dispensés à la Qaraouiyine, autour de laquelle sont situées les principales madrasa de la ville.

Par son plan, sa conception architecturale et ses motifs décoratifs, la madrasa Attarine est l'un des plus beaux édifices élevés par la dynastie mérinide.

Le monument fut construit dans un espace étroit, dans un quartier où la densité de l'habitat est très élevée. Son plan n'est pas complexe et s'adapte au terrain.

On pénètre dans le bâtiment par une grande porte en bois couverte de pièces en bronze ciselé portant des motifs variés.

La porte s'ouvre sur un vestibule coudé sur lequel donnent deux portes latérales. L'une mène aux latrines, l'autre aux escaliers et à l'étage.

Une baie en bois au décor raffiné donne accès au patio, au milieu duquel se trouve une fontaine en marbre. Les façades est et ouest ont une composition unique : chacune est formée de cinq arcades qui reposent sur des piliers de section carrée. Les arcades latérales sont soutenues par des colonnes de belle facture en marbre blanc jaunâtre et couronnées par des chapiteaux ornés d'inscriptions coufiques ou cursives.

Dominant la façade méridionale, une large baie ouvre sur la salle de prière composée de deux parties inégales séparées par une travée ; la partie la plus large accueillele mihrab.

La salle est surmontée d'une coupole en bois de cèdre à décor riche et varié. Un beau lustre en bronze du VIIIe siècle H (XIVe siècle J.-C.) est accroché au plafond de la coupole. Les ouvertures supérieures, chose extrêmement rare à Fès, sont closes par de véritables vitraux colorés.

Le sol de la madrasa est recouvert de zelliges. Jusqu'à une hauteur de 1,60 m, les murs sont également revêtus d'un lambris de mosaïque au-dessus duquel courent des frises épigraphiques cursives en noir sur fond blanc. Des compositions en plâtre sculpté telles des arcs festonnés, des arcs à stalactites ou à lambrequins, ainsi que des inscriptions coufiques et cursives et des motifs floraux complètent l'ensemble. Au-dessus, on trouve du bois sculpté et des consoles qui supportent des tuiles vertes.

La madrasa Attarine possède plus de 30 chambres qu'occupaient, au début du siècle, environ 60 étudiants. Ceux-ci suivaient les cours dans la salle de prière. Ibn al-Banna, grand mathématicien du XIVe siècle, y a enseigné.

La madrasa Attarine est l'une des merveilles de Fès. Elle se distingue par l'élégance et l'harmonie de ses structures architecturales, par la noblesse de ses matériaux de revêtement et par l'abondance et la richesse de ses éléments décoratifs.

View Short Description

Fondée en 1310, la madrasa porte le nom du quartier où elle se trouve. Destinée à former les cadres de l'administration mérinide, elle abrite à l'étage 30 petites chambres d'étudiants, actuellement en cours de restauration.
Son plan est classique : un patio bordé de galeries menant à la salle de prière dont l'entrée est décorée de zelliges et de motifs floraux. La cour des ablutions possède une vasque en marbre joliment découpée. Au plafond de la salle de prière, une coupole en bois porte un lustre en bronze mérinide.
Le travail de plâtre et de faïence fait de ce petit édifice un véritable chef-d'œuvre d'art décoratif.

Mode de datation:

La date (725 H) figure sur la table de fondation de la madrasa, scellée au mur de la salle de prière.

Bibliographie sélective:

Pérétié, M. A., “Les madrasas de Fas”, Archives marocaines, t. 18, 1912, pp. 257-373.

Terrasse, Ch., Médersas du Maroc, Paris, 1927.

Citation de cette page web:

Mohamed Mezzine "Madrasa Attarine" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;ma;Mon01;21;fr

Fiche rédigée par: Mohamed MezzineMohamed Mezzine

Mohamed Mezzine is a heritage historian and the director of an established graduate program at the university of Fes on the history, preservation and restoration of architectural heritage in ancient (Moroccan) cities. He studied at University Mohamed V (Rabat) and obtained a Doctorat d'Etat in history from the University of Paris (7). Pr. Mezzine has been a visiting lecturer at the Universities of Metz, Tours (URBAMA) and Aix-en-Provence. He has likewise co-directed a number of joint research heritage projects involving French and Spanish academics. He has authored books and articles on the architectural heritage of the Islamic world including Fès médiévale, ed. Mohamed Mezzine (Paris : Ed. Autrement, 1992) ; “Political Power and Socio-Religious Networks in 16th-Century Fes,” in Islamic Urbanism in Human History: Political Power and Social Networks, ed. Tsugitaka Sato (London: Kegan Publ. de la Faculté des Lettres Sais-Fès, 2003). Pr. Mezzine is also a member of the national “Commission for the Preservation of Fes.”

Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : MO 28

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Mérinides et Ouattassides


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