Pont-aqueduc fatimide
Haffouz, Kairouan, Tunisie
348 de l’Hégire / 960 J.-C.
Fatimide
Le calife fatimide Al-Mouiz al-Din Allah.
Un des ouvrages hydrauliques les plus importants de la Tunisie est, sans doute, le système de captage des eaux souterraines de Bir al-Udhine, situé à 36 km à l'ouest de Kairouan. Se souciant d'approvisionner sa capitale et ses palais en eau, al-Mouiz édifia, en 348 H / 960 J.-C., un aqueduc qui traverse des collines et des ravins et amène l'eau à Sabra, sa capitale, située aux environs de la ville de Kairouan, puis jusqu'aux bassins des Aghlabides. Cette réalisation, qui utilise sans doute des ouvrages romains et aghlabides préexistants, comporte un système de captage, d'adduction, de collecte, de stockage et de distribution des eaux encore apparent. La partie la plus majestueuse est l'aqueduc de l'oued al-Mouta, qui s'étire sur plus de 70 m. Composé d'un mur plein, il se transforme au niveau du lit de l'oued en un pont formé de quatre arches surmontées d'arcs en plein cintre. Long de 38 m, sa hauteur atteint 10 m. L'adduction est constituée de deux canalisations superposées, l'une remontant à l'époque fatimide et l'autre à une époque indéterminée, peut-être aghlabide. La construction de cet aqueduc ne suit pas les normes architecturales romaines ; son origine musulmane est incontestée. Néanmoins, la pierre taillée semble provenir d'un monument romain, sans doute y avait-il un antique pont-aqueduc dont l'assise et une partie des matériaux furent récupérées par les constructeurs fatimides. Devenu un modèle spécifique en Afrique du Nord, il trouvera d'autres applications, essentiellement au Maroc.
View Short DescriptionIl semble que ce pont ait été édifié sur les assises d'un monument antique. C'est un des ouvrages hydrauliques les plus importants de la Tunisie. Désireux d'approvisionner sa capitale et ses palais en eau, le calife fatimide al-Mouiz fit construire un aqueduc qui traversait les collines et les ravins pour acheminer l'eau à sa capitale Sabra puis aux bassins aghlabides. La technique de construction de cet aqueduc diffère des normes architecturales romaines. L'origine musulmane de ce modèle spécifique à l'Afrique du Nord est incontestable. On retrouve des exemples similaires au Maroc.
Un texte de l'hagiographe du calife al-Mouiz, al-Nooman relate les péripéties de la construction de la canalisation. Un autre texte du géographe al-Muqaddasi (mort à la fin du IVe/Xe siècle), corrobore le texte du cadi al-Nooman.
Rammah, M., “à propos de la datation des installations hydrauliques de l'Ifriqiya au haut Moyen âge”, Actes du XIIIe congrès des archéologues arabes, Tunis, 1997, pp. 334-350.
Solignac, M., “Les installations hydrauliques de Kairouan”, Annales de l'Institut d'études orientales, t. XI, 1953.
Saloua Zangar "Pont-aqueduc fatimide" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;tn;Mon01;20;fr
N° de travail MWNF : TN 20
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