Grande Mosquée (djamaa el-kebir)
Alger, Algérie
Construction de la Grande Mosquée, 490 H / 1097 J.-C.
Almoravide
Youssef ibn Tachfin.
Avec ses nefs perpendiculaires au mur de la qibla et sa cour rectangulaire bordée de galeries sur les petits côtés, la Grande Mosquée d'Alger, deviendra, surtout au Maghreb al-Aqsa, un modèle de l'architecture religieuse.
Le corps principal de l'édifice, de plan rectangulaire, est plus large que profond. Le minaret, de construction plus tardive, s'élève dans l'angle nord-ouest. Dans l'angle nord-est subsiste Bab el-Djenina, avec ses différentes pièces de service réservées à l'imam ; l'édifice donne sur la cour, à travers laquelle on arrivait aux galeries (riwaq), puis à la salle de prières.
Des piliers et des arcs outrepassés en maçonnerie chaulée divisent la salle de prières en onze nefs (balatat) dont chacune est couverte d'une toiture à double pente. Les puissants arcs polylobés transversaux qui les relient semblent avoir été ajoutés, selon L. Golvin, pour des raisons de stabilité structurelle. Le mihrab ne présente aucune autre décoration que les deux colonnettes en spirale, caractéristiques de l'architecture d'Alger du XVIIIe siècle, qui le flanquent de chaque côté et les quelques stucs en relief à motifs d'arc lobé qui soulignent l'arc en ogive du mihrab. Ce n'est pas le mihrab d'origine, celui-ci a été détruit lors du bombardement de 1682.
La façade de la mosquée est précédée d'un portique à colonnes et arcs polylobés réalisé au début de la période coloniale en raison du nouvel alignement des rues. Le minaret a été ajouté, selon une inscription à sa base, en 732 H / 1324 J.-C. Il est à noter que les trois mosquées almoravides du Maghreb central n'avaient pas de minaret à l'origine. L'idée que les Almoravides considéraient le minaret comme bid'a (innovation) est contredite par le fait qu'ils ont conservé le minaret de la mosquée Qaraouiyine de Fès lors de sa reconstruction.
Il s'agit d'un modèle d'architecture religieuse. L'édifice rectangulaire donne sur la cour par laquelle on accédait aux galeries, puis à la salle de prière divisée, par des piliers et et des arcs outrepassés, en onze nefs recouvertes de doubles toitures en tuiles. Le mihrab reconstruit est flanqué de deux colonnettes spiralées et surmonté d'un arc en ogive décoré de stucs en relief. Le minaret, postérieur lui aussi, s'élève dans l'angle nord-ouest. Un portique a été aménagé au début de la colonisation.
Daté de 490/1097 par G. Marçais, qui se base sur une inscription du minbar.
Bourouiba, R., Apports de l'Algérie à l'architecture arabo-islamique, Alger, 1986.
Bourouiba, R., L'art religieux musulman en Algérie, Alger, 1973.
Cresti, F., Contributions à l'histoire d'Alger, Rome, 1993.
Marçais, G., “La chaire de la Grande Mosquée d'Alger. étude sur l'art musulman occidental au début du XIe siècle”, Hespéris, t. I, 4e trim., 1921, pp. 359-385.
Marçais, G., “Note sur la chaire à prêcher de la Grande Mosquée d'Alger”, Hespéris, t. VI, 4e trim. 1926, pp. 419-422.
Ali Lafer "Grande Mosquée (djamaa el-kebir)" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01;2;fr
N° de travail MWNF : AL 02
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