Mansourah
Tlemcen, Algérie
698 H / 1299 J.-C.
Mérinide
Abou Yacoub Youssof.
C'est en 698 H / 1299 J.-C. que le sultan Abou Yacoub fit établir ce camp militaire pour assiéger Tlemcen. Très vite, il fit construire un palais, une mosquée et les habitations réservées aux soldats et fonctionnaires de la garnison. Protégé par de puissantes fortifications, l'ensemble fut bientôt surnommé “al-Mahala al-Mansourah” (le camp victorieux). Le blocus de Tlemcen détourna toutes les activités commerciales vers Mansourah, qui prit ainsi un essor considérable. Après l'assassinat d'Abou Yacoub par un esclave, les Mérinides abandonnèrent Mansourah, qui fut alors partiellement détruite par les assiégés. En 735 H / 1335 J.-C., un deuxième siège fut entrepris par Abou al-Hassan. Tlemcen céda et Mansourah devint, pour un temps, le siège officiel du gouvernement mérinide du Maghreb central. D'importants vestiges de remparts, de la mosquée et de l'aire de prières subsistent encore.
Les ruines des remparts de Mansourah entourent une superficie trapézoïdale de 101 hectares. Les remparts étaient construits en pisé et atteignaient 12 mètres de haut et 1,50 mètre de large à la base. Ils étaient flanqués de 80 tours.
La mosquée a été construite par Abou Yacoub en 701 H / 1302 J.-C. et modifiée, notamment dans le décor du portail principal, par Abou al-Hassan. N'en subsistent que des pans de mur, la trace du mihrab et une partie du magnifique minaret, mais le plan de la mosquée a pu être reconstitué grâce aux fouilles. Des colonnes d'onyx et des chapiteaux sont conservés au musée de Tlemcen et au Musée national des antiquités et des arts islamiques d'Alger. Flanquée de part et d'autre par trois nefs et une galerie parallèle au mur de l'entrée principale, l'entrée principale de la mosquée, à la base du minaret, donne sur une cour carrée de 30 mètres de côté.
La salle de prières était de forme rectangulaire (60 x 55 m). Elle comprenait treize nefs (balatat) perpendiculaires aux huit rangées de colonnes, elles-mêmes parallèles au mur du mihrab. Le mihrab était précédé d'une coupole et flanqué de deux portes qui donnaient sur une salle à l'arrière. Du minaret érigé sur une base carrée (10 m de large x 9,5 m de profondeur), seules trois façades sont encore debout, la quatrième s'est effondrée. Le minaret comportait un noyau creux, on accédait à la plate-forme supérieure par des rampes.
L'arc de la porte principale de la mosquée a 2,50 mètres d'ouverture, son encadrement est formé de défoncements successifs, avec une bordure rectangulaire comprenant des inscriptions et deux écoinçons chargés d'arabesques. Cet arc repose sur deux colonnes en onyx. Au-dessus se trouvaient un encorbellement porté par des mouqarnas, un panneau réticulé, et une fausse galerie d'arcatures brisées et de fines colonnettes.
Les ruines des remparts de pisé, flanqués de 80 tours, entourent une superficie trapézoïdale de 101 ha. De la mosquée ne subsistent que quelques pans de murs et une partie du magnifique minaret. L'entrée donnait sur une cour carrée. La salle de prière à treize nefs se développait sur un plan rectangulaire et le mihrab était précédé d'une coupole. L'arc de la porte principale reposait sur deux colonnes en onyx et était encadré de défoncements successifs avec inscriptions et arabesques.
Marçais, G., L'architecture musulmane d'Occident, Paris, 1954.
Marçais, G., Tlemcen, coll. “Les villes d'art célèbres”, Paris, 1950 ; Blida, 2004.
Ali Lafer "Mansourah" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01;6;fr
N° de travail MWNF : AL 06
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