Nom du Monument:

Grande Mosquée de Cordoue

Localisation:

Cordoue, Espagne

Date du Monument:

169-377 H / 786-988 J.-C.

Période / Dynastie:

Omeyyades d’al-Andalus, périodes émirale et califale

Commanditaire(s):

Abd al-Rahman Ier (r. 139-172 H / 756-788 J.-C.) ; Hicham Ier (r. 171-179 H / 788-796 J.-C.) ; Abd al-Rahman II (r. 207-238 H / 822-852 J.-C.) ; Muhammad Ier (r. 237-272 H / 852-886 J.-C.) ; al-Mundir (r. 272-274 H / 886-888 J.-C.) ; Abd Allah (r. 274-299 H / 888-912 J -C.) ; Abd al-Rahman III (r. 299-350 H / 912-961 J.-C.) ; al-Hakam II (r. 350-366 H / 961-976 J.-C.) ; Abi Amir al-Mansour (r. 367-392 H / 978-1002 J.-C.).

Histoire:

Le 29 juin 1236 (19 chawwal de l'an 633 H), la ville de Cordoue est conquise par Ferdinand III le Saint. La même année, la Grande Mosquée est purifiée et consacrée comme église chrétienne. C'est à partir du Xe siècle H (XVIe siècle J.-C.) que débutent à l'intérieur de la mosquée les travaux de la cathédrale Santa María qui se dresse actuellement au centre de la salle de prière.

Description:

La mosquée de Cordoue est le résultat d'une série d'agrandissements et de restaurations qui se sont juxtaposés du début de sa construction, à l'époque émirale, jusqu'à la chute du califat.
Bien que les premières références en soient confuses, les travaux durent commencer autour de 169 H / 785-86 J.-C. durant l'émirat d'Abd al-Rahman Ier. Par la suite, presque tous les émirs et tous les califes sont intervenus sur la mosquée aljama de la capitale. Érigé sur une ancienne église wisigothique, l'édifice d'origine était un bâtiment carré qui incluait une cour et une salle de prière couverte. Dix rangées d'arcs la divisaient en onze nefs perpendiculaires au mur de la qibla, percé d'un simple mihrab. Le plus caractéristique de ce premier temple est la solution consistant à doubler les arcs en hauteur pour donner une plus grande élévation à la salle. Les arcs superposés font alterner les claveaux en pierre blanche avec d'autres en brique rouge. Bien que le matériau utilisé ait été du réemploi tiré de constructions romaines et wisigothiques et transporté sur place, les travaux ont duré de nombreuses années et le bâtiment fut terminé par Hicham Ier.
Le premier agrandissement de la mosquée, à l'époque d'Abd al-Rahman II, a consisté à allonger la salle de prière vers le sud et à déplacer le mur de la qibla de quelque 26 mètres, tout en respectant l'élévationdu bâtiment primitif. C'est alors qu'apparaissent les premiers chapiteaux fabriqués ex professo à côtés de ceux réutilisés jusque-là. Les travaux furent achevés par Muhammad Ier, qui termina la maqsura et restaura la porte de San Esteban. Ses fils, al-Mundir et Abd al-Rahman III, construisirent respectivement la salle du trésor et le sabat.
Au IVe siècle H (Xe siècle J.-C.), Abd al-Rahman III, premier calife de la dynastie, entreprit la construction du mur d'entrée de la salle de prière et l'agrandissement de la cour, à laquelle il adossa un nouveau minaret dont la partie inférieure subsiste dans l'actuel clocher de la cathédrale.
Mais l'agrandissement le plus important fut réalisé dès l'accession au trône califal de al-Hakam II, successeur d'Abd al-Rahman III. De nouveau, les arcatures de la salle de prière furent prolongées vers le sud, terminées par une monumentale maqsoura, et c'est alors que fut dressé l'actuel mur de la qibla avec le mihrab, les portes du trésor et le sabat. Par la riche décoration de mosaïques, les panneaux de marbre sculpté, les arcs entrecroisés, et par la délicate structure des supports architectoniques, cette zone est la plus spectaculaire et la plus emblématique de la mosquée. Les coupoles, dont cinq sont encore en place, sont un autre élément introduit à ce moment-là. La coupole située face au mihrab est particulièrement belle du fait de ses mosaïques.
C'est à la fin du IVe siècle H (Xe siècle J.-C.), à l'époque d'Hicham II, sous le gouvernement du puissant hajib de Cordoue al-Mansour, que fut commencé le dernier agrandissement majeur de l'édifice. Devant l'impossibilité d'agrandir encore la mosquée vers le sud, on choisit de l'agrandir à l'est par huit nouvelles nefs. L'élévation antérieure de la salle et de la cour, également agrandie, fut respectée ; le mihrab et la maqsura d'al-Hakam II sont restés intacts – mais, du coup, ils ont simplement cessé de se trouver au centre du mur de la qibla.

View Short Description

Elle fut la plus importante de l'Occident musulman. Telle que nous la connaissons aujourd'hui, elle est le résultat d'une série d'agrandissements financés par les émirs et les califes omeyyades, qui légitimèrent ainsi leur pouvoir et réussirent de surcroît à augmenter la capacité d'accueil de la mosquée, ce que l'accroissement de la population avait rendu indispensable. L'unité spatiale de la majestueuse salle de prière (de 12 000 mètres carrés) fut obtenue en répétant le système – génial – des doubles arcatures sur colonnes qui, organisées en nefs perpendiculaires à la qibla, produisent l'effet d'une forêt de palmiers. L'ensemble est complété par la maqsoura et le mihrab, somptueusement ornementés.

Mode de datation:

Des sources textuelles et des inscriptions, entre autres, donnent les dates suivantes : 169/786, début des travaux ; 234/848, inauguration de l'agrandissement d'Abd al-Rahman II ; 241/856, restauration de la porte de San Esteban ; 340/952, construction du minaret d'Abd al-Rahman III ; 346/958, reconstruction du mur de la salle de prière ; 351-57/962-68, travaux d'agrandissement d'al-Hakam II ; 354/965, inscription du mihrab ; 377/988, travaux d'agrandissement d'al-Mansour.

Bibliographie sélective:

Creswell, K. A. C., “The Great Mosque of Cordova”, Early Muslim Architecture, vol. 2 : Early Abbasids, Umayyads of Cordova, Aghlabids, Tulunids and Samanids, A. D. 751-905, Oxford, 1940, pp. 138-161.
Dodds, J. D., “La Gran Mezquita de Córdoba”, Al-Andalus: las artes islámicas en España, Madrid, 1992, pp. 11-25.
Ewert, C., “La mezquita de Córdoba: santuario modelo del Occidente islámico”, La arquitectura islámica del Islam Occidental, Madrid, 1995, pp. 55-68.
Gómez Moreno, M., El arte árabe español hasta los almohades. Arte mozárabe,Ars Hispaniae, III, Madrid, 1951, pp 24-162.
Ocaña Jiménez, M., “Documentos epigráficos de la mezquita”, La mezquita de Córdoba: siglos VIII al XV, Cordoue, 1986, pp. 16-27.

Citation de cette page web:

Margarita Sánchez Llorente "Grande Mosquée de Cordoue" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;es;Mon01;1;fr

Fiche rédigée par: Margarita Sánchez LlorenteMargarita Sánchez Llorente

Margarita Sánchez Llorente cursó estudios de Historia del Arte y Psicología en la facultad de Filosofía y Letras de la Universidad Complutense de Madrid, obteniendo la licenciatura en 1974.Tras realizar numerosos cursos de posgrado en museología y documentación del patrimonio histórico-artístico y arqueológico, le fueron concedidas varias becas de investigación en museística. De 1989 a 2000 trabajó en el Museo Arqueológico Nacional, en la gestión y documentación de los proyectos de la Unión Europea: EMN (European Museum Network), RAMA (Remote Access to Museum Archives) y –como colaboradora del departamento de Antigüedades Egipcias y del Próximo Oriente– Champollion. Ha participado en numerosos coloquios y encuentros internacionales y publicado varios artículos sobre las nuevas tecnologías aplicadas a la documentación en los museos.

Édition: Rosalía AllerRosalía Aller

Rosalía Aller Maisonnave, licenciada en Letras (Universidad Católica del Uruguay), y en Filología Hispánica y magíster en Gestión Cultural de Música, Teatro y Danza (Universidad Complutense de Madrid), ha obtenido becas de la Agencia Española de Cooperación Internacional y la Universidad Nacional de Educación a Distancia de Madrid, así como el Diplôme de Langue Française (Alliance Française), el Certificate of Proficiency in English (University of Cambridge) y el Certificado Superior en inglés y francés (Escuela Oficial de Idiomas de Madrid). Profesora de Estética de la Poesía y Teoría Literaria en la Universidad Católica del Uruguay, actualmente es docente de Lengua Castellana y Literatura en institutos de Enseñanza Secundaria y formación del profesorado en Madrid. Desde 1983, ha realizado traducción y edición de textos en Automated Training Systems, Applied Learning International, Videobanco Formación y El Derecho Editores. Integra el equipo de Museo Sin Fronteras desde 1999 y ha colaborado en la revisión de los catálogos de “El Arte Islámico en el Mediterráneo”. Así mismo, ha realizado publicaciones sobre temas literarios y didácticos, ha dictado conferencias y ha participado en recitales poéticos.

Traduction par: Benito Pelegrín (de l'espagnol)
Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : SP 01

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