Nom du Monument:

Al-Haram al-Charif (le Noble Sanctuaire)

Autre(s) nom(s):

Mosquée al-Aksa ; al-Haram al-Qods al-Charif

Localisation:

Partie sud-est de la vieille ville de Jérusalem, Jérusalem

Date du Monument:

15-493 de l’Hégire / 637-1099 J.-C. ; 583-1336 H / 1187-1917 J.-C.

Période / Dynastie:

Périodes islamiques consécutives, des Omeyyades aux Ottomans

Commanditaire(s):

Un certain nombre de califes, de sultans et de princes de divers pays islamiques ont contribué à la construction des bâtiments du Haram al-Charif. Le plus important mécène est le calife omeyyade Abd al-Malik bin Marwan (r. 65-86 H / 685-705 J.-C.). Des rénovations furent entreprises par plusieurs califes et sultans musulmans, dont le calife fatimide al-Dahir (r. 411-427 H / 1021-1036 J.-C.), le sultan al-Din al-Ayyoubi (saladin, r. 564-589 H/1169-1193 J.-C.) et le sultan ottoman Sulayman al-Qanouni (Soliman le Législateur [Soliman le Magnifique], r. 926-974 H / 1520-566 J.-C.).

Description:

Le Haram al-Charif occupe un rôle important dans la religion islamique. C'est en effet ici que le prophète Muhammad arriva une nuit de La Mecque à Jérusalem (Isra') pour monter au ciel (Mi'raj). De plus, dans le Saint Coran, Dieu a béni le Haram, et en a fait la première qibla (direction de la prière) pour les Musulmans.
Le Haram occupe une position élevée dans les collines de Jérusalem. Il s'étend sur une plateforme rectangulaire d'environ 1 450 000 m2 représentant 1/6 de la ville ancienne.
Pour les chercheurs actuels, il ne possède aucun vestige visible antérieur à l'arrivée des musulmans à Jérusalem en 15 H / 638 J.-C., étant donné que les édifices qui s'y trouvaient avaient été détruits par Titus et ses légions en 70 av. J.-C.
Lorsque les musulmans arrivèrent, la ville se rendit sans combattre à la suite d'un accord passé par le calife Omar bin al-Khattab (r. 13-23 H / 634-644 J.-C.) avec le patriarche Sophronius. Selon les termes du contrat, les Arabes ne détruisirent aucun bâtiment de la zone du Haram et les habitants furent protégés, ainsi que leurs biens et maisons. La plus grande partie de la ville était habitée, à l'exception du quartier du Haram, qui était mal entretenu.
Le site est légèrement incliné du nord au sud. Le point le plus élevé est la partie centrale sur laquelle se dresse le Dôme du Rocher. La pente est compensée par une plate-forme transversale dont une partie est appelée al-Aqsa al-Qadim, l'autre al-Musalla al-Marwani.
Après l'édification en partie centrale du Dôme du Rocher et du Qubbat al-Silsila (dôme de la chaîne), le Haram s'est développé le long de ses limites nord et ouest. Le bord oriental s'incline vers la vallée de Qidron (wadi Jahannam) utilisée comme cimetière islamique dès les premiers temps de la conquête. Le côté sud est encore plus incliné, mais le rocher offre un soutien structurel plus sûr qui a permis la construction d'édifices omeyyades dont le Dar al-Imara, continuellement habités depuis leur construction.
Le Haram s'étage sur trois niveaux. Le plus bas inclut Bab al-Rahma (porte de la Miséricorde), Bab al-Tawba / Bab al-Dahabi (porte du Repentir / porte Dorée), al-Musalla al-Marwani, al-Aqsa al-Qadim (vieille Aqsa) et le masjid de Bouraq. Le niveau intermédiaire comprend la mosquée al-Aqsa, le Musée islamique et les arcades latérales contre les murs ouest et nord, ainsi qu'une multiplicité de portes et de bâtiments dont des sabil, des madrasa, des mastaba, des minarets et des coupoles. Le niveau le plus élevé est celui du Dôme du Rocher, que l'on atteint par des marches. Il comprend une série de magnifiques coupoles, quelques khanqah (retraites pour soufis), le minbar Burham al-Din et le mastaba al-Kark, ainsi qu'un certain nombre de citernes et de fontaines.

View Short Description

Le Haram al-Charif est le troisième plus ancien site islamique après La Mecque et Médine et le plus important des sites musulmans sacrés de Palestine. C’est un grand complexe d’une surface de 145 000 m2. Il comprend le Dôme du Rocher, la mosquée al-Aqsa, le dôme al-Silsila (dôme de la chaîne) et Bab al-Rahma (porte de la miséricorde), ainsi que plus de 90 autres édifices commémoratifs. On peut donc y observer différentes expressions artistiques et architecturales de l’Orient islamique, sur plusieurs périodes historiques, ce qui fait du site un véritable musée architectural de plein air. Le site est lié à des légendes islamiques, en particulier celle de Isra et de Mi’raj (nuit de l’ascension du Prophète).

Mode de datation:

Nombreuses inscriptions, sources historiques et découvertes archéologiques.

Bibliographie sélective:

Al-Hanbali, Moujir al-Din (m. 928/1521), Al-Ouns al-Djalil bi Tarikh al-Qods wa al-Khalil [Importance du milieu dans l'histoire de Jérusalem et d'Hébron], Amman, 1973.
Burgoyne, M., Mamluk Jerusalem: An Architectural Study, Londres, 1987.
Creswell, K. A. C., Early Muslim Architecture, Oxford, 1932.
Hamilton, R. W., The Structural History of al-Aqsa Mosque: A Record of Archaeological Gleanings from the Repairs of 1938-1942, Londres, 1949.
Natsheh, Y., “The Architecture of Ottoman Jerusalem”, in S. Auld and R. Hillenbrand (éds), Ottoman Jerusalem: The Living City 1517-1917 (première partie), Londres, 2000.
Pèlerinage, Sciences et Soufisme : l'art islamique en Cisjordanie et à Gaza, Aix-en-Provence, 2004.

Citation de cette page web:

Yusuf al-Natsheh "Al-Haram al-Charif (le Noble Sanctuaire)" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;pa;Mon01;1;fr

Fiche rédigée par: Yusuf Al-NatshehYusuf al-Natsheh

Yusuf Said Natsheh is a Palestinian and since 1997 he has been Director of the Department of Islamic Archaeology in al-Haram al-Sharif in Jerusalem. He is a lecturer at al-Quds University. He was educated in Jerusalem and Cairo and in 1997 obtained his Ph.D. from the School of Oriental and African Studies, University of London. Dr Natsheh is a council member of many Palestinian societies for architectural heritage and a consultant for various projects on Jerusalem. He has written books and more than 40 articles about Jerusalem's architectural heritage including the architectural survey of Ottoman architecture in R. Hillenbrand and S. Auld (eds) Ottoman Jerusalem: The Living City 1517–1917 (London: Altajir World of Islam Trust, 2000). He has contributed to many international and national conferences. He supervised the restoration project, sponsored by the Arab League, on Mamluk monuments in and around al-Haram al-Sharif, and was Palestinian expert for the UNESCO mission to Jerusalem in 2004.

Traduction par: Jacques Bosser (de l'anglais).
Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : PA 01

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