Ribat de Sousse
Sousse, Tunisie
206 de l’Hégire / 821 J.-C.
Le nom de l’architecte nous est inconnu, mais une plaque commémorative confirme que les travaux furent menés par les soins de Masrour, l’affranchi du prince Ziyadat Allah Ier.
Aghlabide
Le prince Ziyadat Allah Ier.
Le ribat existait sans doute au IIe siècle H (VIIIe siècle J.-C.) et servait de lieu de refuge aux Soussiens face aux incursions de la flotte byzantine, mais il fut complètement rénové par le prince aghlabide Ziyadat Allah Ier. Le monument a gardé son aspect originel jusqu'à nos jours et ne devait connaître que d'infimes remaniements, exception faite des galeries de l'aile nord et est, qui furent restaurées en 1135 H /1722 J.-C.
Construit en pierre, le ribat s'élève sur un plan carré de 38 m de côté. Ses façades extérieures, surmontées de merlons, sont flanquées de tours rondes aux angles, semi-circulaires au niveau des milieux des courtines et carrées, s'achevant par une tour de vigie, dans la partie supérieure du côté sud-est. De forme cylindrique, celle-ci s'inspire du prototype des minarets abbassides, qui s'est répandu au Maghreb à partir de la fin du IIe siècle H (VIIIe siècle J.-C.).
L'accès au monument se fait par un porche d'entrée rectangulaire occupant le milieu de la façade sud. Le rôle militaire de ce porche, qui présente une grande similitude avec les entrées des palais abbassides, est attesté par la présence de fentes de mâchicoulis qui forment le dispositif de défense contre les envahisseurs. Il est surmonté d'une pièce couverte d'une coupole sur trompes à tambour octogonal, considérée comme le plus ancien modèle d'origine orientale attesté en Tunisie.
Cette porte dessert un vestibule d'entrée à plan carré et couvert d'une voûte d'arêtes à quatre nervures, construite en pierre. De ce vestibule, on accède à un patio entouré de portiques. Ceux du côté nord et est furent rénovés en 1135 H / 1722 J.-C.
Deux escaliers faisant vis-à-vis et accolés à la galerie sud desservent le premier étage, constitué de quatre coursives sur lesquelles ouvrent des cellules et, sur le côté sud, la salle de prière constituée de onze nefs couvertes en berceau. Les organes de supports, constitués de piliers cruciformes, soulageant des arcs en plein cintre ou en anse de panier, marquent deux travées disposées parallèlement au mur de la qibla. Ce mur est animé de six ouvertures et d'un mihrab dont le cul-de-four donne sur la salle par un arc en plein cintre reposant sur deux colonnes surmontées de chapiteaux d'origine antique.
On atteint le chemin de ronde, qui n'est autre que la terrasse, par l'intermédiaire de deux escaliers.
à la fin de la confrontation entre les deux rives de la Méditerranée et à la suite de l'évolution des techniques de guerre, le ribat a perdu son rôle militaire et gardé une vocation essentiellement spirituelle. Plusieurs ribat furent transformés en écoles de sciences religieuses ; d'ailleurs, les plans des madrasa, en Tunisie, s'inspirent parfaitement du type architectural des ribat.
Situé en face de la Grande Mosquée de Sousse, le ribat est une sorte de forteresse. Fondé à la fin du IIe siècle H (VIIIe J.-C.), le ribat fut complètement réaménagé par le prince Ziyadat Allah Ier. La vocation militaire et religieuse de cette construction explique sans doute son austérité, l'exiguïté des chambres et le choix du plan. Le ribat, de forme carrée, est pourvu de tours rondes aux angles, sauf à l'angle sud-est où s'élève un minaret circulaire. Le ribat a connu peu de remaniements et garde son aspect original. Il abrite un musée archéologique renfermant une très belle collection de mosaïques antiques.
Les sources historiques et biographiques, à l'exemple de l'historien al-Nuwayri, nous informent que Ziyadat Allah Ier édifia le kasr al-kebir (le Grand Palais) en 206/821. Ceci est confirmé par une plaque commémorative gravée d'une inscription coufique qui atteste le déroulement des travaux à la date indiquée.
Golvin, L., Essai sur l'architecture religieuse musulmane, t. 3, Paris, 1974, pp. 208-210.
Lézine, A., Le Ribat de Sousse, suivi de Notes sur le Ribat de Monastir, Tunis, 1956.
Lézine, A., Sousse, Les monuments musulmans, Tunis, 1968.
Marçais G., L'art musulman, Paris, 1926, pp. 47-50.
Saloua Zangar "Ribat de Sousse" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;tn;Mon01;15;fr
N° de travail MWNF : TN 15
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