Nom de l’Objet:

Aiguière

Autre(s) nom(s):

Aiguière dite Blacas

Localisation:

Londres, Royaume Uni

Musée conservant l’objet:

The British Museum

About The British Museum, Londres

Date de l’objet:

629 de l’Hégire / 1232 J.-C.

Artiste(s) / Artisan(s)

Shuja ibn Mana al-Mawsili.

N° d’inventaire Musée:

1866.12-30.674

Matériau(x) / Technique(s):

Cuivre jaune gravé et incrusté d’argent et de cuivre.

Dimensions:

H. 30,4 cm, l. 22 cm, P. 21,5 cm

Période / Dynastie:

Ayyoubide (Atabegs)

Provenance:

Mossoul, Irak.

Description:

Aiguière incrustée d'argent et de cuivre à laquelle manquent le pied et le bec. Le délicat décor incrusté qui recouvre le corps et le col est d'une finesse exceptionnelle. Une remarquable série de scènes figuratives tirées d'une vie de cour contemporaine de l'exécution est présentée dans une succession de médaillons entourés d'un motif géométrique alternant avec des bandeaux d'inscriptions et de figures. Les hommes, tête couverte, portent des tuniques à manches droites. Leurs costumes évoquent l'origine turque de la dynastie zenguide. Les manches des robes des princes sont ornées de bandes en tiraz. Les soldats sont armés d'épées à lames droites. Deux femmes de la noblesse sont représentées : l'une, accompagnée par une servante, se regarde dans un miroir, l'autre se déplace avec sa servante dans un palanquin porté par un chameau. Une joueuse de luth a le bas du visage voilé. D'autres médaillons représentent une scène de chasse dans laquelle un homme tire à l'arc sur une proie, un chasseur est attaqué par un guépard qui a sauté sur le dos de son cheval, des musiciens, des danseuses et de joyeux convives sont en train de boire. On trouve même une scène tirée du poème épique persan Shanama représentant Bahram Gur tirant à l'arc pendant qu'Azadeh joue de la harpe sur son cheval.
La qualité extraordinaire de la décoration et de la représentation des scènes de la vie aristocratique conduit à penser que cette aiguière était probablement utilisée à la cour. Son propriétaire a pu être Badr al-Din Lulu, qui régna à Mossoul (629-659 H / 1232-1259 J.-C.), ou un membre de sa cour. Un certain nombre d'objets à son nom montrent qu'il appréciait le travail du métal et commanda de nombreuses pièces. Bien que la technique de l'incrustation soit d'origine iranienne, de nouvelles formes inspirées de l'art byzantin furent introduites à Mossoul. Le répertoire décoratif du travail des artisans de Mossoul était plus varié que celui de leurs homologues iraniens et comportait davantage de scènes figuratives, dont certaines tirées de la vie quotidienne.
Ibn Saïd, musulman d'Espagne, voyagea en Syrie, en Mésopotamie et en Irak en 648 H / 1250 J.-C. Dans son livre, Géographie, il mentionne des récipients en cuivre incrusté réalisés à Mossoul qui étaient exportés et offerts à des souverains. Ainsi, le travail du métal de cette ville et ses incrustations scintillantes avaient atteint un niveau qui leur permettait de rivaliser avec l'or et l'argent. Au cours du règne de Badr al-Din Lulu, Mossoul promue capitale s'enrichit et accrut son prestige, passant du statut de cité provinciale à celui de centre commercial et artistique prospère, avec de nombreux palais et bâtiments publics neufs. Cette aiguière était probablement utilisée pour verser de l'eau dans les banquets de la cour.

View Short Description

L'artisan à qui l'on doit cette aiguière exceptionnelle a signé son œuvre en indiquant qu'il est de Mossoul. Faite en cuivre jaune incrusté d'argent, elle est couverte de nombreuses représentations de personnages occupés à différentes activités comme jouer de la musique, boire ou chasser.

Comment date et origine ont été établies:

L'aiguière porte la date 629 (1232 J.-C.).

Mode d’acquisition par le musée:

Cette aiguière dite Blacas porte le nom du duc français dont la collection a été achetée par le musée en 1866.

Mode d’établissement de la provenance:

Une inscription précise le nom de Shuja ibn Mana al-Maswili (Shoudja, fils de Mana de Mossoul), artisan de Mossoul, donc, où existait une importante activité de travail du métal au début du VIIe/XIIIe siècle.

Bibliographie sélective:

L'Orient de Saladin : l'art des Ayyoubides (catalogue), Paris, 2001, cat. n° 122, p. 146.
Rice, D., “Inlaid Brasses from the Workshop of Ahmad al-Dhaki al-Mawsili”, Ars Orientalis, 3, 1957, pp. 284-326.
Ward, R., Islamic Metalwork, 1993, pp. 80-82.

Citation de cette page web:

Emily Shovelton "Aiguière" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;uk;Mus01;12;fr

Fiche rédigée par: Emily ShoveltonEmily Shovelton

Emily Shovelton is a historian of Islamic art. She studied history of art at Edinburgh University before completing an MA in Islamic and Indian art at the School of Oriental and African Studies (SOAS) in London. Since graduating she has worked on a number of projects at the British Museum. Other recent work includes editing and writing for a digital database of architectural photographs at the British Library. She is currently working on a Ph.D. on “Sultanate Painting in 15th-century India and its relationship to Persian, Mamluk and Indian Painting”, to be completed at SOAS in 2006. A paper on Sultanate painting given at the Conference of European Association of South Asian Archaeologists, held in the British Museum in July 2005, is due to be published next year.

Édition: Mandi Gomez
Traduction par: Jacques Bosser (de l'anglais).
Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : UK1 15

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