Porte Bab Mansour
Meknès, Maroc
XIe-XIIe siècle de l’Hégire (XVIIe- XVIIIe siècle J.-C.)
Selon les chroniqueurs, le monument doit son nom à son architecte, un chrétien converti (aleuj), probablement un Espagnol qui aurait adopté le nom de “al-Mansour”. Les travaux ont été supervisés par le caïd Jilali.
Alaouite
Sultan Moulay Ismaïl (1083-1140 H / 1672-1727 J.-C.) et achevée par son fils Abdallah (1140-1170 H / 1728-1757 J.-C.).
Ayant décidé de faire de la ville de Meknès la capitale de son royaume, Moulay Ismaïl se consacra, tout au long de son règne qui dura 45 ans, à la construction de 40 km de bastions et de murailles, de portes monumentales, de greniers, d'énormes écuries, des jardins et grands plans d'eau.
Bab Mansour Aleuj, qui est l'une des dernières réalisations de Moulay Ismaïl, est la plus célèbre des 20 portes donnant accès à la cité royale. Par son architecture, elle rappelle l'Andalousie. Elle se distingue des portes du pays par l'originalité de son plan, l'ampleur de ses structures et de ses éléments architecturaux, la diversité de ses matériaux, la densité et l'abondance de ses ornements.
D'une hauteur totale de 16 m environ, Bab Mansour s'élève sur une vaste superficie et domine la place Lahdim. La façade extérieure de ce très complexe édifice est composée d'une baie centrale formée d'un arc en plein cintre légèrement outrepassé de 8 m de haut. Il est flanqué de deux tours carrées en saillie, ouvertes sur des loggias, elles-mêmes flanquées de deux décrochements plus étroits, comportant deux hautes colonnes en marbre blanc provenant très probablement des ruines romaines de Volubilis, alors que les fûts et les chapiteaux composites seraient d'origine italienne, les socles étant en pierre locale.
La porte est richement décorée de faïence, stuc, marbre et bois, tous matériaux sculptés selon des motifs géométriques (losanges, festons) ou floraux (rinceaux, arabesques) et des inscriptions en grands caractères cursifs de couleur noire.
Le sommet de la porte est garni d'une série de merlons échelonnés. Dépourvue de motifs décoratifs, la façade intérieure de la porte est constituée d'un arc en fer à cheval légèrement brisé inscrit dans un simple rectangle.
Bab Mansour a rempli de multiples fonctions. L'édifice a abrité le tribunal du pacha de la médina, qui y tenait ses réunions pour régler les litiges, et qui venait y déjeuner avec les chefs militaires après la prière du Vendredi.
Des cérémonies religieuses (moussem populaires) et militaires étaient également organisées devant Bab Mansour, et cette coutume s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui.
Bab Mansour Aleuj est une porte imposante dont la construction fut commencée par Moulay Ismaïl au XVIIIe siècle et achevée par son fils.
Ses proportions sont aussi remarquables que l'originalité de son plan et la richesse de son ornementation, dominée par un décor d'entrelacs et les marbres provenant du palais Badi d'al-Mansour à Marrakech, détruit par Moulay Ismaïl.
Au XIXe siècle, elle servait aux réunions des chefs militaires et des notables. L'édifice allait abriter le tribunal du pacha de la ville, puis des salles d'exposition. Des cérémonies religieuses et militaires étaient organisées devant le monument.
Sur la partie supérieure du bâtiment, une large inscription en caractères cursifs indique que son achèvement remonte à 1143 H (1731-1732 J.-C.).
Brunot, D., Histoire du règne de Moulay Ismaïl, Roy du Maroc, Fès, Tafilalet, Sousse, Rouen, 1714.
Mouette, G., Relation de la captivité de S. Mouette dans les royaumes de Fès et du Maroc, Paris, 1682.
Mohamed Mezzine "Porte Bab Mansour" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2025. 2025.
https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;ma;Mon01;29;fr
N° de travail MWNF : MO 38
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