Qasr al-Khayr al-Gharbi
60 km au sud-ouest de Palmyre dans le désert syrien, Désert syrien, Syrie
109 de l'Hégire / 727 J.-C.
Thabit ibn Thabit, qui supervisa la construction du khan al-Milh.
Omeyyade
Hicham ibn Abd al-Malik (r. 105-125 H / 723-742 J.-C.).
Qasr al-Khayr al-Gharbi est un complexe palatial omeyyade en plein désert. Il regroupe un barrage, un système de canalisations souterraines, un lac, un moulin, un khan, un hammam et la résidence palatiale. Les califes omeyyades, en particulier Hicham bin Abd al-Malik, se flattaient de pouvoir transformer le désert en jardins luxuriants pour mener une vie de cour et de plaisirs, consacrée en particulier à la chasse.
Le barrage, dit de Kharbaqa, se trouve à 16 km au sud-ouest du palais. Ses eaux sont distribuées via une canalisation souterraine qui le relie au palais et aux autres installations du site. Le jardin est un rectangle clos de mur de 1050 x 442 m qui comprend encore des vestiges de la canalisation le long des restes du logement des gardiens. Le kahn (Kahn al-Milh), situé à 10 km au nord-ouest du palais, est en forme de biseau. Il mesure environ 55 m de long. Ses murs en briques de terre posées sur un socle de maçonnerie entourent une cour centrale. Le hammam, également au nord-ouest, comprend deux parties : le frigidarium de quatre pièces dont l'une dotée d'un mihrab et le caldarium de trois pièces, au-dessus de la chaufferie.
Le palais proprement dit présente une façade extérieure évoquant un fort, mais dont les éléments défensifs sont en réalité purement décoratifs. Il est de forme carrée, de 70 m de côté environ. Ses murs sont en calcaire scié sur une hauteur de 2 m environ puis se poursuivent en brique crue. À trois des angles extérieurs s'élève une tour ronde, celle de l'angle nord-ouest étant carrée et datée du VIe siècle (Byzance). Entre chaque angle se dresse une paire de tours semi-rondes. Sur l'enceinte orientale, ces deux tours sont plus espacées pour encadrer l'entrée principale ornée d'une abondante décoration de stuc à motifs sculptés floraux et architectoniques, importants merlons en partie supérieure, et fenêtres étroites qui font penser à des archères. Dans les années 1940, cette façade d'entrée monumentale a été transférée au Musée national de Damas dont elle constitue aujourd'hui l'entrée.
L'entrée franchie, un corridor conduit à un portique sous toiture entourant une vaste cour centrale carrée entourée de bâtiments sur deux niveaux, probablement de plan identique. On a retrouvé des preuves de l'existence de deux escaliers. Ces deux niveaux sont divisés en six sections indépendantes, chacune comprenant plusieurs pièces, un hall et des toilettes. Au-dessus de l'entrée de chacune de ces sections figurent des fenêtres en arc décorées de stuc ajouré qui laissent passer à la fois l'air et la lumière. Des peintures, des sculptures et de splendides statues ornaient cet intérieur, dont beaucoup appartiennent aujourd'hui aux collections du Musée national de Damas. Malgré ce décor prestigieux et l'utilisation intelligente de l'environnement, la rareté des fragments de céramique et de verre sur le site confirme la brièveté de l'occupation omeyyade. Sous les Ayyoubides et les Mamelouks, le palais fut utilisé par les armées avant d'être finalement abandonné lors de l'invasion mongole du VIIe siècle H (XIIIe siècle J.-C.).
Dans la quantité de peintures et de stucs sculptés découverts dans ce complexe palatial omeyyade se trouvent certains des meilleurs exemples du syncrétisme de l'art préislamique, en particulier dans le contexte de la vie de cour. L'ensemble a été construit par Hicham ibn Abd al-Malik sous forme de vastes enceintes renforcées de tours semi-circulaires, à l'exception de l'angle nord-ouest où se dresse une tour de guet byzantine rectangulaire. Ce complexe est daté de 109 H / 727 J.-C. par une inscription figurant sur un linteau de porte près du khan.
Le complexe est daté par une inscription trouvée sur le linteau du khan, aujourd'hui conservée au Musée national de Damas, qui indique une construction de celui-ci en 109 (727). On présume que le reste du palais date d'à peu près la même époque.
Elisseeff, N., “Kasr al-Khayr al-Gharbi”, Encyclopaedia of Islam, édition CD-ROM, Leyde, 1999.
Schlumberger, D., Qasr el-Heir el-Gharbi, Paris, 1986.
Dina Bakkour "Qasr al-Khayr al-Gharbi" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024.
https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;sy;Mon01;28;fr
N° de travail MWNF : SY 35
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