Nécropole de Chellah
Au bord de la vallée du Bouregreg, à 2 km du centre-ville, Rabat, Maroc
VIIe-VIIIe siècle de l’Hégire (XIIIe-XIVe siècle J.-C.)
Mérinide
La nécropole du Chellah s'élève sur le site antique de Sala, prospère cité romaine qui était directement accessible par le fleuve avant d'être désertée au IIe siècle H (VIIIe siècle J.-C.) et de devenir un champ de ruines au IVe siècle H (Xe siècle J.-C.). Les sultans mérinides en firent une nécropole royale, et c'est de leur époque que datent la plupart des constructions arabo-musulmanes dont il ne reste que des ruines après leur destruction par le séisme de 1168 H / 1755 J.-C.
L'enceinte de la nécropole épouse la forme d'un quadrilatère irrégulier de 300 m de côté environ. On y accède par une porte richement ornementée et flanquée de deux bastions d'une forme inhabituelle : de plan semi-octogonal à la base, ils s'évasent au moyen d'encorbellements à stalactites (mouqarnas) pour adopter un plan carré au sommet, surmonté de merlons à pyramidions. La baie s'ouvre sur un arc étroit, brisé et très outrepassé. Ses claveaux nus sont soulignés par des voussures formées de rubans entrecroisés. Le décor floral est très fouillé et fortement timbré par deux coquilles. Une large frise d'entrelacs surmonte un bandeau épigraphique. La porte est simplement coudée, ce qui prouve que son aspect défensif est peu accentué, malgré l'existence de salles de garde et d'un chemin de ronde sur les remparts.
De la nécropole subsistent les vestiges suivants :
- Une mosquée avec une porte revêtue de belles mosaïques de faïence et au petit minaret sobrement décoré.
- La chambre funéraire (khalwa) de Abou al-Hassan, “le Sultan noir” (731-751 H / 1331-1351 J.-C.), ornée à l'extérieur d'un auvent à stalactites. Non loin, un autre marbre est dédié à son épouse, Chems al-Doha (Soleil du Matin), une Européenne convertie.
- Une zaouïa comprenant une cour et un bassin central garni de pavements de céramique, entouré de cellules en retrait de galeries soutenues par des colonnes de marbre. La zaouïa est pourvue d'un oratoire dont le mihrab est entouré d'un couloir semi-circulaire.
- Une stèle, dite “Lalla Chellah”, du nom de la sainte patronne de l'endroit.
Les fouilles ont également mis au jour un quartier musulman avec ses places, ses maisons et ses lieux publics, ce qui démontre que le lieu était une véritable cité funéraire et, à l'occasion, une cité militaire plutôt qu'une simple nécropole.
Cette nécropole mérinide, gravement endommagée par le séisme de 1755, s'élève sur le site de l'antique Sala Colonia, près de Rabat.
Dans un quadrilatère irrégulier de 300 m de côté s'ouvre la porte, richement décorée, flanquée de deux bastions à plan semi-octogonal à la base, carré au sommet.
On peut encore voir les vestiges d'une mosquée, de la chambre funéraire du sultan Abou al-Hassan et de son épouse, ainsi que d'une zaouïa avec sa cour et son bassin.
Les fouilles ont mis au jour un quartier musulman entier.
L'inscription coufique qui décore l'encadrement de la porte nous apprend que la construction des remparts a été commencée par Abou Saïd Othman (709-731 H / 1310-1331 J.-C.) et achevée par son fils Abou al-Hassan en 739 H / 1339 J.-C.
Lévi-Provençal, é. et Basset, H., “Chellah, une nécropole mérinide”, Hespéris, 1922, pp. 464 sq.
Marçais, G., L'architecture musulmane d'Occident, Paris, 1954.
Kamal Lakhdar "Nécropole de Chellah" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;ma;Mon01;5;fr
N° de travail MWNF : MO 07
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